La promession en France est-elle autorisée ?
Parmi les funérailles écologiques prenant leur essor dans le monde, figure la promession, appelée aussi lyophilisation ou cryomation. Cette technique de congélation, brevetée depuis 2001, est d’origine suédoise. Plusieurs pays l’autorisent mais qu’en est-il de la France ?

De feu ou de glace
La promession est aussi efficace qu’une crémation, sans ses effets polluants. Ce procédé consiste à congeler le corps du défunt à -18 °C, pendant plusieurs jours. Passé ce délai, il est plongé dans l’azote liquide à -196 °C, de sorte à le rendre très friable. Une table vibrant à une fréquence prédéfinie décompose ensuite le corps pour le transformer en poudre biologique. La matière, dépourvue d’eau, est finalement versée dans une urne biodégradable pour obtenir en à peine un an, un compost d’excellente qualité.
Aussi, un aimant isole les résidus métalliques - couronnes dentaires, matériaux chirurgicaux présents dans les articulations artificielles, par exemple. Si on oppose régulièrement technologie et écologie, dans ce cas présent, le système parvient à les faire cohabiter.
Le choix – pour ceux qui l’ont – entre la promession et la crémation est donc celui du feu ou de la glace.
Cette prouesse scientifique a plusieurs côtés vertueux. Elle n’émet aucune vapeur toxique dans l’air en plus d’alléger les cimetières qui sont, pour certains, en saturation. Pour le défunt, c’est aussi la possibilité de donner la vie par sa mort, en contribuant à la naissance d’un arbre.
La pratique, comme l’ensemble des méthodes alternatives d’enterrement à visée écologique, garantit d’importantes économies sur les frais d’obsèques. Mais beaucoup de familles ne sont pas à l’aise avec l’idée de funérailles « low-cost », même si le proche a expressément formulé des vœux dans ce sens.

La Suède, à l’origine de la promession
Sa fondatrice, la biologiste Suzanne Wiigh-Mäsak, est décédée le 1er septembre 2020. La société Promessa créée par ses soins en 2001 perpétue son héritage. Celui « d’adopter une approche plus naturelle de notre vie et de notre mort », selon les mots du docteur.
Des prometariums, centres spécialisés dans la réalisation de la promession, existent dans plusieurs pays ayant autorisé cette pratique, à savoir l’Afrique du Sud, la Corée du Sud ou encore le Royaume-Uni. Les USA, le Canada et d’autres surveillent de près cette technique.
La France, quant à elle, avance à pas feutrés sur les innovations relatives au funéraire. Elle a bien autorisé, en 2023, la première forêt cinéraire pour l’accueil des cendres. Mais sur les modes de sépulture, elle reste inflexible, ne permettant à ce jour que l’inhumation ou la crémation. Le cercueil, obligatoire dans la législation mais dispensable pour une promession, rend actuellement impossible la tenue de ce type de funérailles sur notre territoire.